Dans cet article, nous vous présentons les étapes à suivre pour installer soi-même WordPress sur son propre serveur, afin de rester maître de la configuration de son site. Si vous choisissez cette méthode, gardez en tête que l’installation, mais aussi l’hébergement, la maintenance ou encore la sécurité de votre site seront à votre charge.
Les avantages d’opter pour une installation manuelle de WordPress sont nombreux. Vous pouvez personnaliser votre site à votre guise en choisissant le thème et les plugins de votre choix. Vous avez accès au code source de vos pages, ce qui n’est pas le cas dans la version automatisée du CMS. Autre atout : vous avez la maîtrise de votre hébergement et de votre nom de domaine.
Étape 1 : bien choisir son hébergeur
Avant de procéder à l’installation manuelle de WordPress, vous avez d’abord besoin d’un nom de domaine pour votre site, que vous pouvez acheter auprès d’un registraire de nom de domaine. Vous devez ensuite choisir votre type d’hébergement.
Les différents types d’hébergement
Vous avez le choix parmi ces différents types d’hébergement :
- l’hébergement mutualisé : c’est la formule la plus abordable avec un niveau de ressources suffisant pour lancer un site en tant qu’indépendant, pour une TPE, une PME ou pour un blog ;
- l’hébergement VPS (Virtual Private Server) : les ressources d’un serveur physique permettent de faire tourner plusieurs serveurs virtuels, cette solution apporte plus de sécurité et de stabilité qu’un type d’hébergement mutualisé mais il demande de configurer son serveur de A à Z ;
- l’hébergement dédié : vous disposez de l’intégralité des ressources allouées pour votre serveur, mais vous devrez vous charger de l’installation et de la configuration des logiciels qui alimentent votre serveur.
À noter que certains hébergeurs proposent des offres conçues spécifiquement pour des sites WordPress. Le coût est un peu plus élevé qu’un hébergement classique mais vous bénéficierez d’une infrastructure plus adaptée, performante et sécurisée.
Les pré-requis de WordPress pour choisir son offre d’hébergement
Pour faire votre choix parmi les différents hébergeurs et leurs offres, il convient de ne pas négliger certains éléments : disposer d’un espace de stockage suffisant, d’un accès FTP pour envoyer les fichiers WordPress sur votre serveur, d’une base de données avec l’ensemble des contenus que vous publierez, ainsi qu’une sauvegarde automatique. Mais la plupart des hébergeurs proposent tous ces services.
Pour bien utiliser son logiciel open source en toute sécurité, WordPress demande de respecter les paramètres suivants :
- PHP : version 7.3 ou supérieure,
- MySQL : version 5.6 ou supérieure,
- HTTPS : la prise en charge du protocole HTTPS.
WordPress recommande l’utilisation d’Apache ou Nginx comme « serveurs les plus robustes et les plus fonctionnels pour l’exécution de WordPress ». Le CMS précise également que vous pouvez utiliser certaines anciennes versions de PHP (à partir de PHP 5.6.20) et de MySQL (à partir de MySQL 5.0). Ces versions étant en fin de vie, elles risquent d’exposer votre site à des failles de sécurité.
Étape 2 : installer WordPress manuellement sur son serveur
Il est recommandé d’installer manuellement WordPress sur son serveur, au lieu de passer par une installation automatique proposée par les services d’hébergement, pour plusieurs raisons :
- la maîtrise de la configuration de votre site,
- un plus grand nombre d’options de personnalisation,
- la dernière version à jour de WordPress sera utilisée.
Il est en effet primordial d’avoir un site à jour avec la dernière version de WordPress pour des raisons de sécurité. Si vous préférez installer WordPress automatiquement, sans passer par les étapes techniques que nous vous détaillons ci-dessous, il est possible d’utiliser les modules de gestion de contenu pré-installés proposés par certains hébergeurs comme OVH.
Télécharger WordPress
Tout d’abord, téléchargez le dossier WordPress sur votre ordinateur et ouvrez le dossier compressé pour accéder à l’ensemble des fichiers PHP.
Créer une base de données MySQL pour WordPress
Ensuite, vous devez créer une base de données pour WordPress, qui contient toutes les informations de votre site (les contenus, les modes de réglage, les noms des utilisateurs…) sur votre serveur. Pour cela, connectez-vous sur le site de votre hébergeur et rendez-vous dans la rubrique dédiée aux bases de données. Cliquez sur le bouton Créer une base de données et suivez le guide.
Le nom d’utilisateur, que vous avez reçu par email, vous sera demandé ainsi que la création d’un mot de passe complexe pour sécuriser la base de données de votre site.
Envoyer les fichiers WordPress sur son serveur
Vous devez avoir installé au préalable un gestionnaire de fichiers, ou client FTP (File Transfer Protocol), sur votre ordinateur. Le plus populaire et simple d’utilisation est sûrement FileZilla (Windows, Mac, Linux).
Une fois lancé, vous devez configurer le client FTP, pour qu’il puisse se connecter à votre serveur, en renseignant les informations suivantes : le nom d’hôte, l’identifiant (ou le login FTP), le mot de passe et le port. Ces différents éléments vous sont envoyés par votre service d’hébergement lors de la souscription de votre offre.
Dans Filezilla, ouvrez le dossier wordpress depuis votre ordinateur (partie gauche du client FTP) et sélectionnez l’intégralité des fichiers présents à l’intérieur. Celui-ci contient les dossiers wp-admin, wp-content, wp-includes et une quinzaine de fichiers PHP. Il est préférable de transférer uniquement les fichiers du dossier WordPress et non le dossier lui-même, pour éviter que votre site n’apparaisse sur monsite.com/wordpress.
Glissez-déposez votre sélection sur votre site, dans le répertoire de votre choix (dans la partie droite de Filezilla) :
- soit dans le dossier situé à la racine du répertoire : en fonction des hébergeurs, il peut s’agir de public_html (chez O2switch), www (chez OVH) ou htdocs chez d’autres hébergeurs,
- soit dans un sous-répertoire, si vous souhaitez qu’il apparaisse sur un sous-domaine de votre site (ex : monsite.com/blog).
Vous pouvez aussi sélectionner les fichiers situés sur votre ordinateur (site local), faire un clic-droit et sélectionner Envoyer.
L’opération va prendre quelques minutes et vous pouvez suivre sa progression sur la barre située en bas de l’interface, en visualisant le nombre de fichiers transférés.
Terminer l’installation du site WordPress
Vos fichiers WordPress étant désormais présents sur votre serveur, vous devez faire le lien avec la base de données que vous venez de créer. Pour cela, ouvrez votre navigateur et lancez le script d’installation de WordPress en tapant :
- si votre site est installé à la racine de WordPress : monsite.com/wp-admin/install.php
- si votre site est installé dans le sous-répertoire blog : monsite.com/blog/wp-admin/install.php
Une fenêtre WordPress va s’afficher avec la marche à suivre en vue de créer le fichier de configuration : wp_config.php. Pour le remplir, vous aurez besoin des informations de la base de données fournies par votre hébergeur : son nom, le nom d’utilisateur MySQL, le mot de passe de l’utilisateur, l’hôte de base de données et le préfixe de table (dans le cas où vous devez gérer plusieurs sites WordPress sur une même base de données). Cliquez sur le bouton C’est parti ! situé en bas de l’encart pour remplir ces informations.
Les informations demandées vous ont été fournies par votre hébergeur. Il suffit de les indiquer dans les champs appropriés.
Une fois que vos informations ont été validées par WordPress, le CMS vous affiche un message de confirmation.
Pour terminer l’installation manuelle de WordPress pour votre site, cliquez sur le bouton : Lancer l’installation.
Un nouveau formulaire vous sera soumis. Vous devrez renseigner :
- le titre de votre site : il apparaîtra sur les pages de votre site et vous pourrez le modifier à tout moment,
- votre identifiant : il est recommandé de ne pas le nommer « admin » pour des raisons de sécurité,
- un mot de passe complexe,
- une adresse de messagerie : elle sera l’adresse mail principale pour l’administration de votre site et vous pourrez la modifier dans les réglages généraux du back-office si besoin.
Ne cochez pas la case Demander aux moteurs de recherche de ne pas indexer ce site si vous souhaitez que celui-ci apparaisse dans les résultats des moteurs comme Google ou Bing. En revanche, vous pouvez cocher cette case le temps de configurer votre site. Vous pourrez la décocher après dans les options de votre site WordPress.
Vous recevrez par email les informations de connexion à votre site. Lorsque tous ces champs sont remplis, cliquez sur : Installer WordPress.
WordPress est installé : vous pouvez désormais accéder à l’interface administrateur de votre site (le back-office) en cliquant sur Se connecter, ou en tapant l’URL suivante : monsite.com/wp-login.php
Étape 3 : configurer WordPress avec les bons réglages
Sur votre tableau de bord, cliquez sur le menu des réglages, en bas de la colonne de gauche, pour accéder aux paramètres de WordPress.
Enregistrer les réglages généraux sur WordPress
Si certaines informations précédemment enregistrées ont changé, c’est ici que vous pouvez les modifier :
- le titre du site,
- le slogan,
- l’adresse web du site, si vous souhaitez que votre page d’accueil soit accessible depuis une adresse différente,
- l’adresse e-mail d’administration,
- ne pas cocher Tout le monde peut s’enregistrer pour éviter que n’importe quel visiteur puisse se créer un compte sur votre site,
- rôle par défaut de tout nouvel utilisateur : il est conseillé de sélectionner le statut Abonné dans le menu déroulant car c’est celui qui a le moins le privilège sur le site,
- la langue du site,
- le fuseau horaire,
- le format de la date et de l’heure pour la publication des articles,
- le jour du début de la semaine.
Si vous avez besoin d’ajouter des utilisateurs pour la gestion de votre site et leur attribuer un rôle, rendez-vous dans l’onglet Utilisateurs > Ajouter.
Les autres réglages à paramétrer sur WordPress
D’autres paramètres sont à passer en revue pour finaliser l’installation et le réglage de votre back-office : les options d’écriture, de lecture, les commentaires, les médias, les permaliens (ou la structure des URLs de votre site) et la confidentialité. Vous les trouverez sous le menu des réglages généraux.
Le choix du thème WordPress
Si vous téléchargez la dernière version de WordPress (la 5.4.2), le thème choisi par défaut est Twenty Twenty. En vous rendant dans le menu Apparence > Thèmes > Ajouter un nouveau (ou Ajouter un thème), vous pouvez tester les différents thèmes proposés par le CMS parmi ceux mis en avant, les plus populaires ou les derniers en date. L’onglet Favoris vous permet de retrouver rapidement vos thèmes préférés. Vous pouvez aussi vous créer votre propre thème. Cliquez sur le bouton Téléverser un thème situé en haut de l’écran pour ajouter un thème téléchargé à votre site.
Si vous préférez choisir un thème déjà créé et que vous êtes perdus devant les milliers de propositions, vous pouvez utiliser le filtre de fonctionnalité : il vous aiguillera vers une sélection de thèmes correspondant mieux à vos besoins.
Une fois choisi et installé, vous pourrez le personnaliser en précisant vos choix en matière de couleurs, d’options du thème, en ajoutant une image d’arrière-plan, un menu, des widgets ou encore en paramétrant la page d’accueil (en fonction du thème choisi). Pour chaque modification, un aperçu est proposé dans la fenêtre de prévisualisation située à droite de l’écran. Pour accéder à cette page, rendez-vous sur : Apparence > Personnaliser.
Le menu principal, les extensions et les widgets
Pour personnaliser votre site et le thème que vous venez de choisir, il convient désormais de créer votre menu : Apparence > Menus (la plupart des thèmes WordPress contiennent un menu à personnaliser). Chaque élément que vous ajoutez dans votre menu doit être essentiel et suffisamment clair pour être compris de vos utilisateurs. Voici quelques exemples de pages incontournables :
- Accueil,
- À propos,
- Contact,
- …
N’oubliez pas de prévoir des pages telles que les mentions légales et la politique de confidentialité, obligatoire dans le cadre du RGPD, que vous pourrez placer dans votre pied de page. Dans l’onglet Gérer les emplacements, assignez un menu à un emplacement dans WordPress pour qu’il s’affiche sur votre site.
Tout comme pour les thèmes, WordPress propose un large catalogue d’extensions (ou plugins), qui permettent d’apporter de nouvelles fonctionnalités à votre site, sans avoir à les coder. Rendez-vous dans le menu Extensions > Ajouter pour accéder aux plus de 56 800 plugins disponibles. Pour utiliser une extension, vous devez d’abord l’installer puis l’activer.
Autre élément que vous pouvez ajouter à votre site (en fonction du thème utilisé) : les widgets. Ils correspondent aux encarts que vous pouvez placer à différents endroits de votre site. Certains peuvent s’avérer très utiles, comme une barre de recherche ou la liste des articles récents, d’autres beaucoup moins. Ils sont à utiliser avec parcimonie car l’ajout de nombreux widgets ralentit les performances de votre site. Ils sont paramétrables depuis le menu Apparence > Widgets.
Une fois que ces différentes étapes ont été réalisées, il est conseillé de veiller à assurer à la sécurité de votre site en le mettant régulièrement à jour.
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